L’infographie du lundi : le prix à payer

Photo Davide Ragusa sur Unsplash

C’est lundi, c’est ravioli.

Sur notre blog, le lundi, c’est le jour de l’infographie.

Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au risque du placement en actions, et à la relation entre ce risque et le temps qui passe.

Source : Betterment

Pour les actions, le risque le plus important est celui de la faillite de la société, notamment quand son passif (ce que la société doit) est supérieur à son actif (ce qu’elle possède). Dans ce cas, la valeur des actions peut tomber à zéro.

Mais quand on détient un portefeuille d’actions suffisamment diversifié, la probabilité que toutes les sociétés fassent simultanément faillite est nulle, et le risque est celui de la fluctuation des cours : parfois ils montent, parfois ils baissent. Parfois ils montent beaucoup (et peu d’investisseurs se plaignent), parfois ils baissent beaucoup (et certains investisseurs prennent peur).

Betterment est une société  américaine proposant des solutions d’investissement en ligne (un « roboadvisor). La société a récemment mis en ligne un graphique relatif à la performance de l’indice S&P 500 (qui comporte 500 titres de sociétés américaines parmi les plus importantes)1.

En utilisant les données de performances quotidiennes de cet indice depuis 1928, Betterment a calculé la probabilité d’avoir enregistré une perte (« Probability of loss », l’axe vertical de l’infographie) en fonction de la durée de détention (« Holding period in years », l’axe horizontal de l’infographie). La durée de détention varie de quelques jours à 10 ans.

On le voit, plus la durée de détention est longue, plus la probabilité d’avoir enregistré une perte diminue.

Sur la durée de détention la plus courte (dont je suppose qu’elle est d’un mois), on a perdu de l’argent dans plus de 45% des cas ; sur une durée de détention d’un an, on a perdu de l’argent  dans moins de 30% des cas ; et sur des durées de détention supérieures à 7 ans, on a perdu de l’argent dans moins de 10% des cas2.

Moralité : le placement en actions se conçoit sur une durée de plusieurs années. Et même quand on a détenu un indice aussi diversifié que le S&P 500 pendant 10 ans, on a perdu de l’argent dans près de 10% des cas.

S’exposer au potentiel de performance des actions a donc un prix, qui diminue généralement avec le temps.

Par ailleurs, les placements les plus sécurisés aujourd’hui vous garantissent de perdre de l’argent après inflation (c’est le cas des produits d’épargne réglementée non fiscalisés comme le livret A ou le livret de développement durable), et après inflation et prélèvements sociaux (c’est déjà le cas de nombreux fonds en euro des contrats d’assurance vie).

La sécurité aussi a un prix.

L’infographie de cette semaine est parue dans un article de Dan Egan, le responsable finance comportementale de Betterment, dans lequel il explique pourquoi il peut être nuisible de consulter trop souvent son portefeuille boursier. Cet article est accessible ici en anglais.

  1. Ce graphique est fourni à titre informatif : jusqu’à une époque récente, il n’était pas possible de s’exposer directement à la performance de l’indice S&P 500, et depuis que c’est possible via des fonds indiciels, la performance délivrée n’est pas nécessairement celle de l’indice, en raison des frais de gestion des fonds et des imperfections éventuelles de réplication de l’indice.
  2. Rien ne garantit que ce qui s’est produit depuis 1928 continuera de se produire à l’avenir.

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