L’infographie du lundi : que faire dans la baisse ?

Photo Davide Ragusa sur Unsplash

C’est lundi, c’est ravioli.

Sur notre blog, le lundi, c’est le jour de l’infographie.

Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à un sujet d’actualité, même si ce n’est pas du tout la raison d’être de cette rubrique : que faire dans la baisse ?

Car on l’avait un peu oublié depuis 2009, mais les marchés actions ne font pas que monter. Il leur arrive de baisser. Beaucoup. Longtemps.

Coronavirus, mesures de confinement à l’échelle de régions entières, chute de l’activité économique, effondrement des cours du pétrole, baisses importantes et brutales des marchés d’actions.

Alors, on panique et on vend tout ?

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Toujours moins cher

Un bien Veblen, c’est un bien dont la consommation augmente même quand son prix augmente. Un bien statutaire, permettant de se distinguer de son voisin ou de sa voisine. Un sac de marque. Une voiture de luxe.

Longtemps, les produits de placement ont été des biens Veblen : en dépit d’un « prix » augmentant régulièrement (leurs frais de gestion), leur « consommation » (mesurée par la hausse de leurs encours) augmentait tout aussi régulièrement.

Jusqu’à ce  que les fonds indiciels à bas coûts, popularisés par la société de gestion Vanguard, créée aux Etats-Unis par Jack Bogle en 1975, viennent enrayer la mécanique.

Vanguard est une société de type mutualiste. Mais plutôt que d’être détenue par des sociétaires, elle est détenue par les fonds qu’elle gère, donc indirectement par les investisseurs présents dans les fonds.

Ce qui lui permet, depuis sa création, de baisser régulièrement les frais de gestion de ses produits au fur et à mesure de la croissance des encours de ceux-ci.

Vanguard rend ainsi une partie importante des économies d’échelle que la société réalise à ses propriétaires, ce que ne font pas les sociétés de gestion traditionnelles1.

Vanguard réalise la majeure partie de son activité aux Etats-Unis, mais la société est également présente en Europe et en Asie.

Elle vient d’annoncer une baisse des frais de gestion pour 38 produits commercialisés en France, dont 25 fonds traditionnels et 13 ETF.

Les fonds traditionnels de Vanguard ne sont pas référencés dans les contrats d’assurance vie ou dans les sélections des courtiers en ligne en France. La société ayant pour (excellente) politique de ne pas verser de rétrocessions aux intermédiaires, ceux-ci n’ont donc aucun intérêt à distribuer ses fonds.

En revanche, les ETF sont librement négociables pour tout détenteur d’un compte-titres ordinaire.

Voici une sélection des ETF de Vanguard dont les frais baissent. Nous avons choisi les produits les plus diversifiés pour ceux qui répliquent un indice actions. Pour les ETF répliquant un indice obligataire, nous avons choisi deux produits exposés aux émissions en euros.

3 grandes briques actions pour 0,22% et moins

 

L’indice FTSE All-World comporte au 30 septembre 3954 sociétés, représentant 98% de la capitalisation boursière mondiale. Le poids des valeurs américaines est de 54,72% du total, celui des valeurs japonaises, deuxième plus gros contingent, de 7,84%. Quant au poids des valeurs françaises, il est de 3,25%.

Avec l’ETF Vanguard FTSE All-World, il est donc aujourd’hui possible de s’exposer à 98% de la capitalisation boursière mondiale pour un « prix » (les frais de gestion) de 0,22% par an2.

Soit, pour un investissement de 10000 euros, un coût annuel de gestion de 22 euros, là où un fonds actions monde géré activement pourra facturer 2%. Soit un coût annuel de gestion de 200 euros.

Pour les investisseurs désireux de piloter séparément leur exposition aux marchés développés et aux marchés émergents, il existe deux ETF.

Pour les marchés développés, l’ETF FTSE Developed World réplique l’indice du même nom, qui est un sous-ensemble du FTSE All-World. Au 30 septembre, cet indice comporte 2172 valeurs. Le poids dans le total des valeurs américaines est de 61,02, celui des valeurs japonaises de 8,74% et celui des valeurs françaises de 3,63%.

Les frais de gestion de cet ETF sont également de 0,22%.

Pour les marchés émergents, l’ETF FTSE Emerging Markets réplique l’indice du même nom, qui est également un sous-ensemble du FTSE All-World. Au 30 septembre, cet indice comporte 1782 valeurs. Le poids dans le total des valeurs chinoises est de 35,52, celui des valeurs taiwanaises de 10,59% et celui des valeurs indiennes de 10,98%3.

Les frais de gestion annuels de cet ETF sont identiques à ceux des deux précédents produits mentionnés, à 0,22%.

Soit, pour un investissement de 10000 euros, un coût annuel de gestion de 22 euros, là où un fonds actions pays émergents monde géré activement pourra facturer 2%. Soit un coût annuel de gestion de 200 euros.

Certains ETF répliquant l’indice MSCI Emerging Markets facturent aujourd’hui encore des frais de gestion de 0,55%. Soit 2,5 fois plus que le produit de Vanguard. Cet écart est considérable.

2 grandes briques obligataires euro pour moins de 0,10%

Si les rendements des obligations sont parfois négatifs, cette classe d’actifs a toujours des vertus en matière de diversification.

Et grâce à Vanguard, les frais pour s’y exposer sont très bas. Toujours plus bas.

Obligations d’entreprise en euro de bonne qualité

Au 30 septembre, l’indice Bloomberg Barclays Euro Aggregate: Corporates Index4 est composé de 2796 émissions (l’ETF en détient 1430), le coupon moyen est de 1,8% (1,7% pour l’ETF) et la maturité moyenne de 5,2 ans.

La France est le premier pays d’origine des émetteurs (21,3% du portefeuille), suivie des Etats-Unis (21%) et de l’Allemagne (13,9%).

La note moyenne est de A-, et 55% du portefeuille est noté BBB.

Obligations d’Etat de la zone euro

Au 30 septembre, l’indice Bloomberg Barclays Euro Aggregate: Treasury Index5 est composé de 386 émissions (l’ETF en détient 341), le coupon moyen est de 2,8% (2,7% pour l’ETF) et la maturité moyenne de 10,1 ans (10,2 ans pour l’ETF).

La France est le premier pays (25,2% du portefeuille), suivie de l’Italie (23,4%) et de l’Allemagne (15,7%).

La note moyenne est de A+, et 25,7% du portefeuille est noté BBB.

Avec cette baisse des frais, Vanguard n’est pas le fournisseur le moins cher en Europe, loin de là6. Pour la plupart des ETF mentionnés ici, il existe en effet des alternatives avec des frais de gestion inférieurs7.

Les frais sont importants, mais il est tout aussi important d’évaluer la qualité de la gestion de l’ETF, qui se mesure notamment par l’écart de performance (« tracking difference ») entre l’ETF et l’indice qu’il suit. Et bien entendu d’analyser l’indice de manière approfondie.

Sélectionner des ETF, c’est du travail.

Le communiqué de Vanguard France sur la baisse des frais de gestion est ici.

Illustration : Artem Beliaikin sur Unsplash

L’infographie du lundi : la planète bourse

Photo Davide Ragusa sur Unsplash

C’est lundi, c’est ravioli.

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Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la planète bourse : de quoi se compose-t-elle donc ?

Pour le découvrir, nous allons nous appuyons sur la composition de l’indice FTSE All World Index, un indice représentatif des marchés d’actions du monde entier développé par la société FTSE Russell1.

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Moins, c’est plus


Thorstein Bunde Veblen (1857-1929) est un économiste et sociologue américain qui a donné son nom à l’effet Veblen : plus le prix de certains biens (les biens Veblen) augmente, plus la demande pour ces biens augmente, en contradiction avec les lois habituelles de l’offre et de la demande.

Selon Veblen, cet effet affecte les biens répondant au besoin de certains humains d’avoir une consommation ostentatoire, permettant d’affirmer et de mettre en valeur un statut social élevé.

Une voiture de luxe est un produit Veblen, ou encore un vêtement ou accessoire de marque : le prix augmente ? Tant mieux, j’en achète. Le prix diminue ? La demande diminue car le bien est alors perçu comme insuffisamment différenciant par rapport à mon voisin. Rolls-Royce Phantom, oui, Dacia Logan non.

Quand on analyse le marché de la gestion collective, on constate qu’à certains égards, les fonds gérés activement ont longtemps été des biens Veblen.

Le prix de vente d’un fonds, ce sont ses frais de gestion. Et les frais de gestion des mutual funds gérés activement ont progressé régulièrement aux Etats-Unis du début des années 1970 jusqu’à la grande crise financière de 2008.

Et ce alors que la gestion indicielle à bas coûts existait depuis 1976 (année du lancement du premier mutual fund indiciel par Vanguard) et que les ETF (ces fonds indiciels cotés en bourse) se sont développés à partir de 1993.

Mais les véhicules indiciels à bas coûts permettant de s’exposer au beta des marchés n’avaient pas le même cachet pour les consommateurs/investisseurs que les fonds actions gérés activement par des grandes vedettes comme Peter Lynch (la star absolue des années 1980, qui géra Magellan chez Fidelity de 1977 à 1990), auxquelles les chaînes d’information financière, naissantes, donnaient régulièrement la parole.

Réagissant au lancement du premier fonds indiciel par Vanguard, Edward C. Johnson, alors patron de Fidelity, disait ne pas pouvoir croire que la grande masse des investisseurs allait se contenter de performances moyennes. Car la règle du jeu, c’était d’être le meilleur ! Alpha !

Les investisseurs/consommateurs semblaient en être convaincus, qui déversaient des sommes toujours plus importantes dans des produits toujours plus chers.

Effet Veblen !

Et pourtant, dès les années 1980 paraissaient les premières études montrant la difficulté pour les gérants actifs de surperformer durablement leur indice de référence, et la difficulté pour les investisseurs d’identifier à l’avance les fonds qui allaient surperformer.

Et pourtant, dès 1976, Jack Bogle (1929-2019), le fondateur de Vanguard, martelait urbi et orbi qu’en matière de placements, tout ce que l’investisseur ne paie pas en frais se retrouve dans sa poche (In investing, you get what you don’t pay for.).

Et pourtant, Morningstar montrait que le moins mauvais prédicteur de la performance future, ce sont les frais. En bon français, que plus les frais sont faibles, plus la performance future sera élevée.

Après un premier fort craquement à l’époque de la bulle internet, la grande crise financière de 2008 advint, permettant à cette idée forte de faire définitivement son chemin dans l’esprit des investisseurs : un fonds n’est pas un bien Veblen. Payer plus ne garantit pas de gagner plus. Au contraire, payer plus, c’est la certitude de recevoir moins.

Les fonds gérés activement et chers tombent de leur piédestal, les investisseurs transfèrent des centaines de milliards de dollars vers les fonds indiciels à bas coûts de Vanguard et de iShares.

Et même vers les fonds indiciels de Fidelity. Oui, le Fidelity de la famille Johnson, qui a collecté en 12 mois aux Etats-Unis plus de 100 milliards de dollars sur ses produits indiciels, et notamment sur les 4 fonds indiciels à frais de gestion zéro lancés en 2018.

Seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis, paraît-il.

Si votre objectif dans la vie est d’acheter un bien Veblen, payez donc votre gestion moins cher.

Bogle avait raison : In investing, you get what you don’t pay for.

Cet article est paru initialement dans le numéro d’octobre 2019 de Gestion de Fortune.

Photo Anders Nord sur Unsplash.

L’infographie du lundi : actions en direct ou fonds ?

Photo Davide Ragusa sur Unsplash

C’est lundi, c’est ravioli.

Sur notre blog, le lundi, c’est le jour de l’infographie.

Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la question de savoir s’il vaut mieux investir en actions en direct, ou bien s’exposer aux marchés actions via des fonds.

Car enfin, les actions, c’est bien tentant : le cours de l’action Amazon ne s’est-il pas apprécié de 93862%1 entre le 15 mai 1997, date de son entrée en bourse, et le 5 septembre 2019 ? Pourquoi pas moi2 ?

Vanguard, le deuxième plus grand gérant de fonds au monde en termes d’actifs gérés, va nous aider à identifier les avantages et les inconvénients des deux approches.

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L’infographie du lundi : prédire la performance future des fonds

Photo Davide Ragusa sur Unsplash

C’est lundi, c’est ravioli.

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Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux frais des fonds. Nous avons vu la semaine prochaine que les investisseurs utilisant des fonds chers commettaient des erreurs dans le timing d’achat et de vente qui leur coûtaient plus de performance que les investisseurs utilisant des fonds peu chers.

Nous avons tous lu ceci dans la communication promotionnelle sur les fonds :

La performance passée ne préjuge pas de la performance future, les performances ne sont pas constantes dans le temps.

 

Et pourtant, nombre de conseillers et d’investisseurs achètent la seule performance passée.

Vanguard, le deuxième plus gros gérant d’actifs au monde, s’est récemment intéressé aux données susceptibles d’aider à prédire la performance future des fonds, afin notamment de vérifier si la (bonne) performance passée permettait de prédire la (bonne) performance future.

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L’infographie du lundi : l’aiguille ou la botte de foin ?

C’est lundi, c’est ravioli.

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Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la performance sur longue durée de différents marchés d’actions nationaux.

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