La petite cuisine de l’investissement vous fait rentrer dans l’arrière-cuisine de l’investissement et des marchés. Recueil de petites recettes qui vous permettra de vous familiariser avec les ingrédients, astuces et bonnes pratiques d’un investissement de qualité, à la portée de tous.
Aujourd’hui nous poursuivons et achevons la liste des caractéristiques de base à bien garder à l’esprit lorsque l’on fait son marché d’ETFs. Nous en avons déjà dans la première partie évoqué 2, place de cotation et devise de cotation. En voici 3 de plus…
3 – Distribution ou capitalisation ?
Certains ETF vont distribuer leur résultat sous forme de dividendes, d’autres vont les capitaliser. Ce choix, neutre pour l’investisseur en théorie, peut avoir des conséquences fiscales.
On reconnait souvent un ETF qui capitalise par un petit Acc. (pour « accumulating ») ou une lettre « C » à la fin du nom du fonds. Inversement les fonds qui distribuent affichent souvent un « Inc » (pour « income »), un « Dis. » (pour « distributing ») ou la lettre « D ».
Les revenus payés en dividendes sont en effet souvent fiscalisés immédiatement, contrairement à ceux qui sont capitalisés (et donc fiscalisés à la vente des titres).
De plus si vous avez eu l’idée d’investir dans des ETF enregistrés hors d’Europe, et je pense particulièrement aux ETF américains, une retenue à la source importante vous sera systématiquement prélevée sur ces dividendes (en plus des acomptes français…). Et il faudra faire jouer la convention de non double imposition. Administratif pas facile…
Pour savoir dans quel pays un ETF est enregistré ( ce qui est différent de sa place de cotation), il suffit de regarder les deux premières lettres de son code ISIN (FR pour France, IE pour Irlande, LU pour Luxembourg).
CONSEIL : Préférez les ETF qui capitalisent, sauf si vous désirez impérativement percevoir des dividendes (cela peut arriver). ET évitez dans la mesure du possible les ETFs enregistrés en dehors de l’union européenne pour les ETF de distribution, sauf à vous être bien renseigné sur les modalités de prélèvement à la source.
4 – Le bon prix, les frais de transaction
C’est bien sûr fondamental. Chaque courtier ou banque pratique des tarifs différents, et surtout variables en fonction des volumes mensuels de transactions, de la place de cotation, du montant des ordres…
A titre d’exemple sur le marché français, un bon « prix » pour acheter un ETF sera de l’ordre de 0,2% ( soit le tarif classique actuel pour une banque en ligne). Ceci peut baisser jusqu’à 0,1% pour les meilleurs courtiers en ligne ou monter à 0,6%-0,7% (voire plus) pour les banque traditionnelles.
CONSEIL : Commencez par bien choisir votre banque/courtier! Les courtiers en ligne sont dans l’ensemble fiables, et leur tarifs raisonnables. Comparez les prix en fonction de la place de cotation et de toute manière… limitez les transactions ! Chaque transaction coûte.
5 – Et enfin : avoir un bon coup de « fourchette » !
La « fourchette » ou « spread » en anglais est l’écart que vous paierez si vous achetez et vendez le même titre instantanément. Cette fourchette, gourmande, peut se limiter à 0,1%-0,2% pour les ETF actions les plus liquides, mais peut vite devenir bien plus élevée et représenter un coût très important et caché à l’investissement en ETF.
Elle peut varier également entre places de cotation (autre critère de choix pour celles-ci).
Un calcul s’impose donc.
CONSEIL : Calculez toujours la fourchette approximative de votre achat. Car vous allez payer la fourchette, d’une manière ou d’une autre (nous reviendrons une autre fois sur ceci plus en détail). Si celle-ci est trop importante, vous avez peut-être choisi un ETF un peu trop obscur, et illiquide. Peut-être un ETF plus classique serait-il plus approprié ?