C’est lundi, c’est ravioli.
Sur notre blog, le lundi, c’est le jour de l’infographie.
Parce qu’une bonne illustration permet de comprendre des concepts parfois plus difficiles à expliquer avec des mots.
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux valeurs refuges, celles vers lesquelles les investisseurs se ruent dès que les marchés financiers, et notamment les marchés actions, partent violemment à la baisse.
Quand on passe aux valeurs refuges, deux grands types de placements viennent spontanément à l’esprit : les obligations du trésor américain et l’or.
En effet, quand c’est la fin du monde en bourse, quoi de plus rassurant que la dette des Etats-Unis ? Et que ce métal que l’économiste John Maynard Keynes qualifiait de “relique barbare”, l’or ?
John Rekenthaler est une des plumes de Morningstar aux Etats-Unis. Morningstar est une société cotée spécialiste de l’analyse des produits de placement.
Il a sélectionné 6 placements, dont tous ne sont pas des valeurs refuges, et en a examiné la performance entre le 23 février et le 14 mars 2020, période durant laquelle l’indice S&P 500 des grandes valeurs étatsuniennes a baissé de 18,7%.
- L’or physique (généralement détenu via un ETP, un produit coté en bourse) : gold bullion dans l’infographie.
- Les obligations de long terme émises par le trésor étatsunien : long government bonds dans l’infographie.
- Les actions internationales hors Etats-Unis : foreign stocks dans l’infographie.
- Les hedge funds : ces fonds difficiles d’accès pour le commun des investisseurs ont généralement pour objectif de délivrer des performances positives quelle que soit l’évolution des marchés financiers. Leur liquidité est restreinte, car ils investissent fréquemment sur des produits peu liquides.
- Les fonds de multigestion alternative : ces lointains cousins des hedge funds ont généralement pour objectif de délivrer des performances positives quelle que soit l’évolution des marchés financiers. Ils sont plus aisément accessibles pour le commun des investisseurs et ont une liquidité généralement quotidienne : multialternative mutual funds dans l’infographie.
- Le Bitcoin.
Les données de performance des hedge funds sont disponibles avec un délai et ne seront connues pour la période étudiée que dans quelques semaines.
Parmi les autres placements, seules les obligations de long terme émises par le trésor étatsunien ont enregistré une performance positive.
Le cours du lingot d’or a baissé de près de 12%, les actions internationales hors Etats-Unis de plus de 22%, les fonds de multigestion alternative de plus de 8%.
Quant à l’inénarrable bitcoin, qui en tant que produit de placement est vraisemblablement la plus gigantesque arnaque conçue par le cerveau humain, son cours a baissé de plus de 42%.
Seule une des deux valeurs refuges traditionnelles a joué son rôle entre le 23 février et le 14 mars 2020 : les obligations du trésor étatsunien. L’or a beaucoup baissé.
Ne parlons pas des autres choix de Rekenthaler : aucun n’a fonctionné. Pour le bitcoin, c’est même la Bérézina.
Rappelons notre point de vue sur une bonne politique d’investissement
Sauf fin du monde programmée (et il ne nous semble pas que la pandémie de Covid-19, quelque tragique qu’elle soit, soit le prélude de la fin du monde), l’allocation d’actifs1 doit être tenue2 et il est vain d’essayer de la modifier au gré d’événements imprévus3.
Si la baisse de la valorisation de votre portefeuille vous est insupportable, c’est sans doute que votre allocation d’actifs initiale n’était pas adaptée.
Car pour le moment, la baisse des marchés actions reste très inférieure à celle qu’ils ont connu durant la crise financière de 2008-2009. Elle peut surprendre par sa rapidité, mais pas par sa magnitude.
L’infographie du lundi est extraite d’un post en anglais de John Rekenthaler paru sur le site de Morningstar.
- C’est-à-dire la répartition entre les grands types de placements : actions, obligations, monétaire, immobilier, etc.
- Il peut être opportun de rééquilibrer votre portefeuille pour rétablir d’allocation d’actifs initiale, ce qui équivaut à réinvestir dans les lignes ayant le plus baissé et à vendre une partie de celles qui ont le plus monté, ou le moins baissé.
- Voir à ce sujet notre précédente infographie du lundi, “Que faire dans la baisse ?”.